lundi 28 mars 2016

Mini-interview : Nicolas Fructus

Vous travaillez sur différents supports : papier, sculpture, numérique, encre, crayon, photographie, etc. Comment s'effectuent vos choix ? 
Je me demande toujours si ce sont des choix, d’ailleurs. En fait, plein de phénomènes s’entremêlent : pour un livre d’illustration, par exemple, le thème et l’envie vont me donner l’idée d’un premier axe de travail, d’une technique qui va me plaire prioritairement. Alors je me lance dedans. Sauf qu’au bout de quelques temps, je sens que d’autres pistes pourraient ouvrir à d’autres approches. Alors je commence à changer de medium. En fait, travailler toujours de la même façon m’ennuie profondément. Alors en commençant un nouveau projet, plutôt que de démarrer avec une technique à laquelle je suis rompu, il me traverse toujours l’esprit le genre de phrase dangereuse : « tiens !?! … et si j’essayais avec des photographies de papiers découpés ?… »

Les univers dans lesquels vous travaillez sont souvent étranges, dérangeants (Chroniques des Féals, Wasteland, etc.)- une attirance particulière pour le bizarre, le monstrueux ?
Je ne mesure pas l'étrangeté de ces univers. Je sais bien que ça l’est, mais dans ma tête, je ne trouve pas ça si étrange. J’ai une attirance pour l’onirisme, plutôt, mais quand il vire au cauchemar, c’est encore mieux ! Ainsi, ce qui m’attire dans le monstrueux, ce n’est pas tant la surenchère du tordu ou du malsain,  ce serait bien plus de représenter des gens, des lieux ou des situations de façon tout ce qu’il y aurait de plus normaux, sauf que l’image décale cette représentation normée vers quelque chose de beaucoup plus tordu. Je trouve qu’il est important de garder dans la représentation, des éléments graphiques qui appartiennent à ce que tout un chacun peut identifier,  mais avec des éléments hétérogènes, voire abstraits, qui décalent le discours de ce qui est représenté. Ce que l’on trouve « monstrueux », entre autre.

Quels sont vos prochains projets (personnels et collaboratifs) ?
Je continue à faire des couvertures pour le Belial’, Mnémos, l’Atalante…  bien que le gros de mon activité se situe beaucoup sur le terrain du jeu de plateaux. Je travaille sur de nombreuses licenses qui vivent grandement au travers des crowdfundings, des jeux comme Zombicide ou The Others. Comme ces jeux ont eu beaucoup de succès, ils ont eu beaucoup de continuations ! ( donc beaucoup de déclinaisons pour moi). Par ailleurs, et là à titre personnel, je suis en coédition avec le Belial’ sur un livre à paraître cette année autour de Lovecraft. C’est un livre qui propose trois nouvelles issues d’univers lovecraftiens, dont de fait, à peu près tous les supports graphiques sont testés, du crayon à la peinture à l’huile en passant par l’encre, la sculpture et la photographie.

Nicolas Fructus participe au cadavre exquis de ce blog. pour tout savoir sur lui : clic! Prochaine mini-interview ? Diane Ôzdamar, qui participe à la fresque des Imaginales.

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