lundi 30 mai 2016

IMAGINALES 2016


Superbe édition des Imaginales, cette année, avec plein de nouveautés que je n'ai évidemment pas eu le temps d'aller voir, dont une bulle des sciences, un espace dédié aux rêves et aux contes - et bien sûr l'inauguration de la place Ayerdhal, dans le parc. Un bel hommage.
Les Imaginales, cette année, c'était... collaboratif! Il y a bien sûr Asylum, le cadavre exquis dont vous pouvez retrouver une partie ici, et l'intégralité sur ce blog (cherchez "Asylum" et cliquez). Il y a eu les textes que j'ai écrits pour illustrer l'expo-photo de Chanel Koehl sur Épinal. Mais aussi l'écriture d'une nouvelle en direct... Le principe ? les lycéens présents me donnaient des mots, et le genre de l'imaginaire dans lequel devait s'inscrire le texte. J'ai joué le jeu, et me suis lancé dans le Paris du XIXeme siècle, avec des fées et des dragons. J'ai même réussi à caser le mot "pingouin", ce dont je suis très fière. L'expérience était animée par Valérie Lawson. 


Le soir, les Histoires à lire quand les enfants sont couchés se sont transformés, au Bougnat, en cadavre exquis! Aurélie Wellenstein, Jean-Claude Dunyach, Estelle Faye et moi - ainsi que Gabriel Katz-, avons parlé de lapins radioactifs et d'archivistes très gore...

Partage encore... En vidéo, grâce à Sam et jade, sa complice!

 J'ai bien entendu participé à plusieurs cafés littéraires - sur les femmes, la guerre de 14-18, les chevaux et l'anthologie des Imaginales, en lien ici.Egalement, une rencontre autour des éditions Gulf Stream et de la collection Electogène. Avec une lecture du prochain Johan Héliot (gniiiii!) et d'un extrait de Sang-de-Lune, dont vous pouvez voir la couv (sortie en aout!)

Une rencontre aussi, samedi matin, avec Johan Héliot, Hicham, des éditions Matagot, sa super stagiaire Ericka et un groupe de blogueuse et boojktubeuses que j'adore, autour de Griffe, une collection que je dirige, destinée aux ados et YA... Nous avons évoqué les premiers auteurs qui y seront publiés : Fabien Clavel et Johan (d'où sa présence), ainsi que Christine Féret-Fleury, Jean-Christophe Tixier, etc. Partage, encore et toujours.
J'ai terminé par une table ronde improbable, animée par l'excellent Christophe de Jerphagnon, avec Christopher Priest et Stefan Platteau en mode... magie, illusions, collaboration, Jadis, mythes, fous rires, un moment génial où il a été question de création partagée!
Et puisqu'il était question de partage et de création commune...
Je ne peux résister au plaisir de vous faire partager les photos (réalisées par ActuSF, comme tous les enregistrements des tables rondes) de la fresque animalière et merveilleuse réalisée par Fabien Fernandez, Diane özdamar et Sandra Violau!



Venir aux Imaginales, c'est un peu comme rentrer chez soi après une longue absence, l'impression de retrouver sa famille, ses amis, et cette année encore, c'était magique! Merci à toute l'équipe des Imaginales, Stéphanie et Stéphane bien sûr, mais aussi Arnaud, Marion, Elisabeth, Camille, Leïla, Flavie, Corinne, Yannick, Maud, et j'en oublie plein (pardon pardon!) de rendre chaque fois cette parenthèse enchantée possible!

samedi 14 mai 2016

Djiane


Quelques minutes plus tard, la cavalière et sa monture jaillissaient comme des flèches de la ferme fortifiée. Galopant à vive allure le long de la piste semée de pierres et de cactus desséchés, elles atteignirent rapidement les premières dunes de l’erg. Ralentissant à peine, Zina s’élança, dévala une pente, monta, plus lentement cette fois, vers une crête. Là, Djiane se laissa glisser à terre et s’assit en tailleur sur le sable orangé. Une lumière rougeoyante baignait le fortin et ses alentours, des fermes protégées de la morsure du soleil par de hauts palmiers, un kan vétuste où se dressaient, aux mois du Djinn et de la Lune, des tentes de laine brune destinées à accueillir les caravanes venues du nord et de l’ouest. 


dimanche 8 mai 2016

Traces de Shâhra

Plan provisoire
 Très provisoire, en fait. Je me suis aperçue que les citadelles n'étaient pas au bon endroit. Ni les montagnes, d'ailleurs. En même temps, dans ma première trilogie de fantasy, j'avais confondu l'est et l'ouest. Et au bac, j'ai fait impasse sur la géo... Shâhra est un monde avec des reg, des ergs, quelques oasis et des labyrinthes. Y-a-t-il besoin de s'y repérer avec des cartes, alors que ceux qui y vivent ont les étoiles pour guide ?  

Différents peuples
 ... et le background d'un de mes principaux personnages. Qui, entre deux, a changé de tribu. Les chamanes sont nyambe, pas ezeraq. Ca change quoi, à ce stade ? Pas grand-chose, vu que le personnage en question a été arraché aux siens lors d'une razzia teshite. Vous vous demandez qui sont ces vils pillards esclavagistes ? Clic : ici. Vous en apprendrez un peu plus.


Synopsis détaillé
Métamorphose. Blessée. Caravane. Eh oui, c'est l'histoire de Tiyyi. Cela faisait très longtemps que je ne travaillais plus avec des plans détaillés. En général, je me contente d'un synopsis général, avec une vague description des personnages : j'ai tout dans la tête et j'ai appris à me faire confiance (après 12 ans d'écriture non-stop, il était temps...) mais ce roman exige un chapitrage. Et c'est assez marrant à réfléchir (ça le sera moins quand il va falloir que je mette mes notes au propre).

En tous cas, Shâhra se construit lentement mais sûrement, et je suis vraiment très très heureuse de me replonger dans la fantasy.

dimanche 1 mai 2016

Asylum (The End)

 Après l'ouverture en dessin de Nicolas Fructus, le premier épisode, ici , le deuxième , le troisième de ce côté, le 4ème sur ce lien, le 5ème épisode en cliquant ici, le 7ème par-là, le 8ème en cliquant , le dernier épisode en cliquant, voici la conclusion du cadavre exquis des Imaginales, qui a réuni 7 auteurs et un illustrateur autour d'une histoire... étrange.
L'illustration de la fin, donc,... par Nicolas Fructus! 
 

jeudi 21 avril 2016

Asylum (9)

... avec deux jours de retard, la faute à #AuteursDebout!

 Après l'ouverture en dessin de Nicolas Fructus, le premier épisode, ici , le deuxième , le troisième de ce côté, le 4ème sur ce lien, le 5ème épisode en cliquant ici, le 7ème par-là, le 8ème en cliquant , voici le dernier épisode de ce cadavre exquis réunissant 7 auteurs et un illustrateur autour d'une histoire... étrange.Et dans dix jours, la conclusion en dessin de Nicolas Fructus! 


Le visiteur n’a pas encore de visage, mais il a déjà une odeur, délectable : celle des embruns, de la boucane et de la poudre à canons. Toute peur s’évanouit en moi. On voudrait que je craigne cet homme : un vieux loup de rêves, qui chevauche ses désirs d’une façon qui m’est interdite. Mais moi, j’aime d’instinct tout ce qu’il exhale. Je n’ai plus qu’une envie : le rejoindre au plus vite.
Soudain, la falaise s’effrite et s’effondre dans la mer. Le boiteux disparait, emporté par le reflux d’une vague gigantesque. Quelque chose me tire brutalement en arrière ; je retombe dans la pesanteur de la bibliothèque. Le vent se mouche ; le livre se referme à mes pieds, dans un claquement sec et définitif.
Je me débats en vain entre les pattes de deux infirmiers robustes. Quelque part dans l’ombre, Peter pousse un piaulement aigü :
« Voilà, je le savais ! s’indigne-t-il. Tu l’as fait venir ! »
Une voix froidasse, désagréablement familière, coule son frisson dans ma nuque :
« Alice, Alice… il a fallu que tu recommences. Croyais-tu que je ne le saurais pas ?»
Je me tortille dans l’espoir de voir l’homme qui parle. Mes tortionnaires me font pivoter pour me camper face à lui. Deux froides coupelles de verre. Une peau blafarde, sous un tablier blafard. Le docteur Thorn me toise de ses yeux fixes, des yeux de lémurien.
 « Je me doutais bien que ça arriverait. Tu finis toujours par aller trop loin. Tu ne peux pas t’en empêcher. Tu as oublié ce qui s’est passé la dernière fois ? »
Je voudrais rétorquer, mais un pincement dans la chair de mon bras transforme cette intention en couinement misérable. Entre les doigts de l’infirmière-chef, la seringue se vide peu à peu de son sérum. Déjà, mes membres s’engourdissent…  
 « Bien sûr que tu as oublié, chuinte le docteur, un sourire cruel aux lèvres. Une fois encore... Les livres, Alice. C’est toi qui les rends vivants ! Tu les laisses déborder dans ce monde... Tu crois toujours que ce sera beau, mais ça finit forcément par ressembler à ton âme malade. Un jour, ça nous perdra tous ! »
Je jette un œil au tapis : toujours trempé et sablonneux, preuve que mes songes sont bien réels. Le docteur Thorn se penche en avant, ramasse le volume de cuir et le jette dans l’âtre. Le crépitement des pages qui brûlent me retourne le cœur : l’impression d’entendre mourir mes oisillons. Puis l’aliéniste revient se pencher à mon oreille, plus glacial que jamais :
« Jamais nous n’aurions dû te laisser revoir la bibliothèque. Maintenant, il va falloir encore augmenter la dose, tu ne nous laisses pas le choix. Il faut éteindre ces rêves, tu comprends ? Toi et Peter… vos mondes… ils doivent absolument être contenus. Vous avez déjà causé tellement de mal… »
Je baisse le front au fur et à mesure que la mémoire achève de me revenir. Un fléau, voilà ce que je suis. Un cataclysme en puissance. J’entends Peter tressaillir d’un rire silencieux, comme une bouilloire qui fuit… si mon visage pouvait encore exprimer quelque chose, ce serait une grimace de mépris. Cela fait longtemps qu’il s’est résigné, alors vous pensez s’il se délecte de ma capitulation ! Mais il se trompe lourdement : j’ai repris conscience de mes dons. Cette fois,  je n’oublierai plus.  Je m’en fais le serment.
Et tandis qu’on me conduit vers la cellule capitonnée, je renouvelle silencieusement cette promesse : un de ces jours, je les prendrai tous de vitesse. Je n’ai même plus besoin de livres pour le faire : il me suffit d’imaginer. Je laisserai déferler ma mer sur ce lieu sordide, et je les emporterai dans ma tempête. Puissent-ils tous en crever !
           
 Stefan Platteau

Stefan Platteau est historien et auteur de spectacles d'histoire vivante. Manesh, premier roman, et premier opus d'une trilogie, Les sentiers des astres,  a obtenu le prix Imaginales 2015. Il a récemment publié Dévoreur, court roman situé dans le même univers. 
Stefan platteau est Coup de Coeur des Imaginales 2016.

vendredi 15 avril 2016

Mini-Interview : Raphael Granier de Cassagnac


D'abord....
Alors, très vite la tout de suite - il reste 7 jours - pour boucler au mieux ce financement participatif http://fr.ulule.com/20000-lieues/, pour faire un film d'animation adapté de 20 000 lieues sous les mers. J'en écris le scénario, et nous avons besoin d'argent pour réaliser le plus beau pilote possible. 

 
Comment êtes-vous devenu directeur d'ouvrage dans la collection Ourobores ? Pourquoi ?
Par aventures successives. Ça a démarré avec Abyme, qui était conçu comme un guide touristique d'une ville imaginaire... Il devait servir aux rôlistes d'Agone mais être lisible indépendamment du jeu, et même des romans de Mathieu Gaborit qui l'avait inspiré. C'est cette contrainte qui nous a fait développer le concept d'un livre qui raconte un univers, mais aussi une intrigue (voire plusieurs). Le livre est finalement sorti bien après la fin du jeu de rôle, et il a eu son petit succès. C'est ce qui a décidé Mnémos à continuer l'aventure, et à me confier les rênes d'un nouveau livre-univers, cette fois sur Lovecraft et ses contrées du rêve : Kadath, qui a vraiment bien marché. Et c'était parti, avec Un An dans les airs inspiré de Jules Verne, et ainsi de suite... La collection établie, Mnémos a commencé à recevoir des propositions spontanées d'Ourobores comme le Cabaret des fées désenchantées, que je n'ai pas directement dirigé. Et le dernier, Jadis, fut un vrai régal d'écriture, avec sa dimension de jeu littéraire.

Vous avez également écrit, avec Mathieu Gaborit, un recueil de nouvelles se déroulant dans l'univers d'Abîme. Un faible pour l'écriture collaborative ?
Oui et non. L'écriture collaborative est stimulante pour moi, à cause des dead-lines qu'on s'impose les uns aux autres, du retour rapide sur le travail fourni, du foisonnement d'idées... La contrepartie est évidemment que le produit fini est moins personnel, et va sans doute moins puiser au fond de moi. Cela dit, pour la Confrérie des Bossus avec Mathieu, on a écrit à tour de rôle à plusieurs mois d'intervalle, et donc l'aspect collaboratif est assez léger.


Thinking Eternity et Eternity Incorporated, vos deux romans s'accompagnent d'un site web, où il est d'ailleurs possible d'écrire à certains de vos personnages... Univers romanesque ou réalité chorale ?
Plutôt univers romanesque. Le site web n'est là que pour prolonger un peu les romans. Il a démarré parce que j'avais la musique qui allait avec mon premier opus, composée par un ami, et que je voulais mettre à disposition quelque part. De fil en aiguille, j'ai trouvé du contenu à associer à chacun de mes six personnages principaux : des photos, des citations, ce genre de choses. Et c'est tout. Pas de vocation à élargir vraiment l'univers des romans, qui sont très centrés sur ces personnages, beaucoup plus que sur la réalité dans laquelle ils vivent.

Quels sont vos projets ?
 Ensuite, j'écris en ce moment le troisième et dernier roman dans l'univers des deux premiers. Et après, d'autres ourobores vont pointer leur nez, et j'aimerais bien replonger dans l'univers de Jadis, le temps d'une nouvelle ou d'un petit roman... Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais le temps ! 

Physicien, chroniqueur de rock, directeur d'ouvrage, Raphael Granier de Cassagnac est l'auteur d'une trilogie d'anticipation (en cours) dont le premier tome Thinking Eternity, a reçu le Prix du lundi 2014. Il prête également sa plume à l'inquiétant Sieur Hiéronymus de Jadis.


dimanche 10 avril 2016

Asylum (8)

 Après l'ouverture en dessin de Nicolas Fructus, le premier épisode, ici , le deuxième , le troisième de ce côté, le 4ème sur ce lien, le 5ème épisode en cliquant ici, le 7ème par-là, voici le 8ème et avant-dernier épisode de ce cadavre exquis réunissant 7 auteurs et un illustrateur autour d'une histoire... étrange. 

Peter se rencogne dans son fauteuil en cuir crevé. J'ai l'impression que le rembourrage qui dépasse par les déchirures va l'avaler. Tant mieux. J'ai envie de lui tirer la langue. J'étais si bien. Je me plaque les mains sur les oreilles, même si Peter ne me parle plus. Même si Dame Bienséance s'est tue. Je baisse la tête est mon regard s'arrête sur le livre.

Il est tombé sur le tapis.  La chute ne l'a pas abîmé, il est refermé, bien à plat sur le sol, comme si on l'avait posé là avec soin. Mon soulagement me surprend. Je me serais... attachée à lui ? Sa couverture a changé, il me semble, mais la lumière est si basse que j'ai du mal à voir. Ou alors c'est un reliquat des drogues. Pourtant mon esprit me parait clair, plus qu'il ne l'a été depuis... L'air sent le frais dans la bibliothèque, et un parfum piquant, entêtant. Salé. Cette odeur devrait me rappeler quelque chose, mais quoi ? Est-ce un effet des médicaments, ou du livre ? Fébrile, je m'agenouille à côté de lui. Je tends la main, ma main intacte. Je vais le toucher, je me retiens. Car la couverture évolue encore, en un tourbillon de bleus et de verts, des couleurs fortes qui tranchent sur le tapis passé. Prenant sur moi, j'effleure la reliure. Le livre s'ouvre aussitôt, un vent froid et coupant s'échappe dans la bibliothèque, secoue les volutes de poussière et fait trembler les pages des ouvrages sur les pupitres. Le bruissement des feuilles envahit la pièce, on dirait que des centaines d'ailes battent sous les voûtes, des flopées de mouettes s'envolent d'un seul coup.  Je crains que ça ne réveille les autres. Je me recroqueville sur le tapis d'Inde. Roulée en boule, j'attends d'inévitables remontrances. Rien ne vient. Je redresse la tête. Peut-être que je délire, qu'en réalité je suis seule à percevoir tout ça, les arômes et les sons, et les embruns sur mon visage, le goût de sel sur mes lèvres, et ce froid vif qui transperce ma robe trop fine. En réalité... Je ne tiens à pas plus que ça à la réalité. Puisque personne ne m'en empêche, je me penche à nouveau sur le livre. Les illustrations intérieures sont différentes aussi. A la place de mon histoire, de mon décor familier, je découvre un océan, des falaises. Un des livres que j'ai lus, contre lequel on m'a mis en garde. J'ai le titre sur le bout de la langue. Ce n'est plus mon vécu que reprend l'étrange volume, mais la matière même de mes rêves. A la trame du tapis d'Inde se mêlent de l'humidité et du sable. Ça me vaudra une punition mais tant pis. L'image m'attire et me happe, je ne suis plus vraiment dans la bibliothèque, pas dans le livre non plus. Entre les deux. Un homme gravit le chemin des falaises. Un silhouette d'ombre qui boîte, une béquille calée contre sa hanche. Une cape effilochée claque dans son dos tel un mauvais présage. L'avertissement de Peter sous mon crâne : tu vas le faire venir. Alors je tremble, bien sûr, et j'ai peur, mais moins que je ne devrais. Et si l'homme venait pour moi ? Une pensée pernicieuse s'insinue dans mon esprit : est-ce que ce serait si mal ? Suivie d'une autre idée, plus défendue encore, si c'est possible : la porte est-elle le seul moyen de sortir d'ici ? 
Estelle Faye

Actrice et réalisatrice, Estelle Faye est actrice boit trop de café, travaille tard dans la nuit et fréquente des gens étranges. De temps en temps, elle écrit des histoires. Comme Porcelaine (prix Elbakin 2013). Ou  La Voix des oracles (trilogie). Ou encore, Éclat de Givre. Estelle faye a été Coup de coeur des Imaginales en 2015.  

La suite : le 20 avril prochain